Tchernobyl, terre abandonnée par les hommes, mais repeuplée par les animaux

Tchernobyl, terre abandonnée par les hommes, mais repeuplée par les animaux

Le 26 avril 1986, le réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl entre en fusion provoquant une catastrophe sans précédent. Un nuage radioactif va se répandre sur une grande partie de l’Europe ayant un effet néfaste pour la santé et l’écologie. Du fait d’une radioactivité trop élevée, les hommes ont depuis déserté les environs. On pensait alors que l’endroit est un lieu sans vie. C’est sans compter sur les animaux qui ont investi les lieux.

Dans les environs de la centrale, plusieurs zones sont totalement interdites à l’homme. Il y a interdiction d’y pénétrer. La raison est un trop fort taux de radiation. Celui-ci est très dangereux pour la santé.

Ces zones sont fortement contaminées, notamment en césium 137. Il existe d’ailleurs une carte indiquant les diverses zones qui se différencient en 4 classes :

  • zone innomée
  • zone de contrôle périodique
  • zone de contrôle permanent
  • zone fermée / confisquée

La dernière zone est donc celle où aucun humain ne peut aller pour le moment. Il faudra sûrement attendre plusieurs décennies avant de pouvoir y revenir. En effet, les éléments nucléaires comme le césium mettent très longtemps à disparaître. Dans ces zones interdites on ne trouve donc aucune trace de vie humaine.

Si on ne troue aucun humain dans ces zones interdites ce n’est pas le cas des animaux. Au contraire, de nombreuses espèces ont déjà recolonisé les lieux et sont là depuis plusieurs générations. C’est une enquête menée par Jim Smith, professeur en sciences de l’environnement à l’Université de Portsmouth en Angleterre accompagné de son équipe qui ont étudié les populations de mammifères dans les environs de l’ancienne centrale. Plus précisément, leur étude s’est concentrée sur une vaste zone de 4 200 kilomètres carrés.

Selon eux, il y aurait même plus de mammifères qu’avant l’explosion de la centrale nucléaire et la catastrophe qui a suivi. Ainsi, ils expliquent que durant les 6 premiers mois qui ont suivi cette catastrophe, les animaux ont vu leur santé être « affectée de manière significative ». Cependant, ils ont peu à peu colonisé les lieux laissés vacants par les hommes. Génération après génération ils se sont repeuplés, si bien qu’après presque 30 ans, on dénombre plus de mammifères qu’auparavant. C’est notamment le cas de gros mammifères comme les loups, les élans, les sangliers, les chevreuils et les cerfs.

Cette forte croissance du nombre de grands mammifères dans ces zones s’explique par une raison toute simple : l’absence de l’homme. En effet, ces animaux sont ceux qui sont le plus victimes de l’urbanisation et de la chasse. Le fait que l’homme ait disparu de ces zones contaminées leur a donc permis de se multiplier.

Il est fort probable que la radioactivité ait toujours des conséquences néfastes sur leur santé. L’étude ne porte pas là-dessus, mais on ne voit pas comment ils pourraient échapper à la contamination. Cependant, la présence de l’homme est tout aussi néfaste pour eux. C’est du moins ce que veut montrer cette étude. Ainsi, les activités humaines comme la chasse, l’exploitation forestière, l’urbanisation ou l’agriculture sont plus néfastes pour la croissance des populations des grands mammifères, que la radioactivité.